Gaze Letter N°66: Hélène Merlin

 

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Photo © Shanna Besson

Cher·e vous,

Hélène Merlin est maîtresse de son récit. La réalisatrice de Cassandre, son premier long-métrage (en salle le 2 avril), déroule le fil des oeuvres qui l’ont menée jusqu’à ce film. Cassandre est inspiré de son histoire marquée par une douleur transmise à travers trois générations, celle de l’inceste. La scénariste, réalisatrice et actrice porte en elle la rigueur de sa formation de journaliste et la précision des mots. Sous un rayon de soleil réconfortant posé sur l’avenue du Maine, elle me livre ses influences avec une aisance naturelle, glissant d’une série de photos de Francesca Woodman – “une représentation du féminin fracassé” – aux récits libérateurs de Doris Lessing. Je me laisse emporter, oubliant presque ma question essentielle : que veut-elle que nous retenions de Cassandre ? Elle esquisse un sourire : “Une énergie de vie, réussir à en rire et, pourquoi pas… se pardonner.” — Mélissa Chidiac


« OU PEUT-ÊTRE UNE NUIT », CHARLOTTE PUDLOWSKI (2021)

C’est une série documentaire en plusieurs épisodes qui explore la fabrique de l'inceste, en s'appuyant sur le livre de l'anthropologue Dorothée Dussy, Le berceau des dominations. J'ai eu la chance d'y témoigner brièvement, et cette expérience était très forte. Ce podcast propose une approche analytique et politique du sujet, tout en étant d'une grande pudeur et sensibilité. C'est un travail puissant, intelligent et bouleversant, qui met en lumière un sujet trop souvent passé sous silence.
Écouter le podcast


« SWEETIE », JANE CAMPION (1990)

C'est une histoire de famille qui dépeint avec une grande justesse les dynamiques au sein des familles dysfonctionnelles. On y suit le rapport entre deux sœurs, dont l'une présente une différence qui l'exclut partiellement du monde qui l'entoure. Ce que j'aime chez Jane Campion, c'est sa manière de raconter l'intériorité des personnages. Elle utilise des plans en top shot qui montrent les personnages comme écrasés dans leur environnement et qui coupent des parties du corps pour traduire un état psychologique. Elle a une capacité unique à filmer l'intime.
Voir le film


« FILLES IMPERTINENTES », DORIS LESSING (1984-86)

Ce livre contient une citation qui m'a bouleversée : "Ma mère m'a transmis la littérature, et c'est ce qui m'a donné la liberté." Doris Lessing parle de la complexité des relations mère-fille, notamment dans un contexte familial toxique. Cette idée de transmission – entre ce qu'on reçoit de négatif et ce qu'on peut, avec beaucoup de recul, transformer en positif – résonne particulièrement avec mon histoire. L'ambivalence entre la douleur et la libération est quelque chose que j'explore dans mon travail.
Lire le livre

 

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Clarence Edgard-Rosa