Gaze Letter N°43: Christelle Bakima Poundza

 

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Cher·e vous, 
Quel regard porte la mode sur les femmes noires ? L'essai de Christelle Bakima Poundza, Corps Noirs, arrive comme une mise au point nécessaire. Elle part d'un constat : dans les centaines de magazines de mode qu'elle collectionne depuis l'adolescence, les femmes noires en couverture, si elles ne sont ni Rihanna ni Beyoncé, sont presque inexistantes. Explorant toutes ses raisons d'aimer autant que de détester la mode, l'autrice décortique l'intention d'"inclusion et diversité"  affichée par cette industrie, sans être toujours suivie d'effets. Avec pour devise un "C'est pas facile mais faut pas lâcher" tout droit sorti de Baby d'Aya Nakamura, Christelle Bakima Poundza déroule son propre tapis rouge, dans un cercle qui a longtemps voulu la laisser sur le pallier. — Mélissa Chidiac

Dear you,

How does fashion see black women? Christelle Bakima Poundza's essay, Corps Noirs ("Black Bodies"), comes as a much-needed clarification. She starts with an observation: amongst the hundreds of fashion magazines she has collected since her teens, black women — who aren’t Rihanna or Beyoncé — are rare on the cover. Exploring the reasons why she loves fashion just as much as hates it, the author unpacks the industry's stated intention of 'inclusion and diversity', which is not always followed through. With "It's not easy, but don't give up" straight out of Baby by Aya Nakamura as a motto, Christelle Bakima Poundza rolls out her own red carpet in a fashion world that has long wanted to keep her on the sidelines. – Mélissa Chidiac


"CAREFREE BLACK GIRLS", ZEBA BLAY (2021)

Quand j’ai lu son livre l’année dernière, je me suis dis que c’est ce que j’avais envie d’écrire. Zeba Blay décrypte la place des femmes noires dans la pop culture récente. À chaque phrase, je me disais que c’était incroyable d’écrire avec autant de justesse. Le chapitre “Cardi B so problematic” m’a marqué. Il permet de prendre du recul sur la manière dont on connaît les célébrités.

When I read her book last year, I knew that's what I wanted to write. Zeba Blay deciphers the place of black women in recent pop culture. Every sentence had me thinking how incredible it was to write so accurately. The chapter on "Cardi B so problematic" stood out for me. It allows us to take a step back from the way we know celebrities.


"SAINT OMER", ALICE DIOP (2022)

Alice Diop est une réalisatrice que je suis depuis longtemps. C’était inspirant de voir comment elle passe du documentaire au film de fiction, et à une reconnaissance plus large et méritée. J’ai vu ce film lors de l’écriture de mon livre qui parle beaucoup de silences et des projections qu’on fait sur les femmes noires. La photographie lumineuse, inspirée de la peinture italienne, de ce film m'ont donné envie de penser une esthétique plus poussée pour mon livre aussi.

Alice Diop is a director I've been following for a long time. It’s been inspiring to see how she goes from documentary to feature film, and to wider, well-deserved recognition. I saw this film when I was writing my book, which is very much about silences and the projections we make of black women. The film's luminous photography, inspired by Italian painting, inspired me to think about a more sophisticated aesthetic for my own book, too.


"SOMETIMES I MIGHT BE INTROVERT", LITTLE SIMZ (2021)

Elle a une plume incroyable. Parfois des œuvres sont si intimes qu’on ne sait pas si on peut les appréhender. Dans cet album elle questionne la manière dont on force des personnes réservées à être extraverties, notamment dans le monde médiatique. Elle déroule ça sur tout un album de manière si bien construite. Les paroles, la création comme abnégation de soi, car nous sommes si petit·es, mais on crée des œuvres plus grandes que nous.

She's an incredible writer. Sometimes works of art are so intimate that you' don’t even know how to approach them. In this album she questions the way in which reserved people are forced to be extroverted, especially in the media. She unpacks this over an entire album, in such a well-constructed way. The lyrics; creativity as self-sacrifice, because we are so small, but have the power to create works much bigger than ourselves.

 

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Clarence Edgard-Rosa