Gaze Letter N°50: Douce Dibondo
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Cher·e vous,
La première fois que j'ai cherché un job étudiant, je mettais en avant ma "capacité à m'adapter" dans toutes mes candidatures, sans me demander pourquoi je me vantais d'effacer des bouts de mon identité. J'assimilais travail et cheveux lissés sans broncher, et tout allait bien tant qu'on ne me posait pas de questions. Mon identité résidait là, dans mon silence. Ce désir de dissimuler tout ce qui nous différencie d'une personne blanche a contaminé toutes les sphères de la vie des personnes racisées. L'écrivaine et podcasteuse Douce Dibondo appelle cela la charge raciale, et c'est le titre de son livre : La Charge raciale, vertige d'un silence écrasant. Elle offre une première théorisation en français du concept de "racial burden" forgé aux État-Unis. Si Douce Dibondo me parle d'un besoin de "décrypter nos vécus pour créer de nouvelles galaxies d’utopies", elle imagine un nouvel usage du "silence des communautés" : pour ne plus vouloir prouver son droit d'exister, entièrement. –Mélissa Chidiac
Dear you,
The first time I looked for a student job, I emphasised my 'ability to adapt' in all my applications, without asking myself why I was bragging about erasing parts of my identity. I equated being professional with having my hair straightened, and everything was fine as long as no-one asked me anything about myself. This desire to conceal everything that sets us apart from a white person has infected every area of the lives of racialised people. The writer and podcaster Douce Dibondo calls it the racial charge, and it's the title of her book: La Charge raciale, vertige d'un silence écrasant (Racial Charge: The Vertigo of a Crushing Silence) In her essay, she offers the first French-language theorisation of the concept of racial burden already explored in the United States, which she discovered in an article by Maboula Soumahoro in 2017. As Douce Dibondo speaks of the need to "decipher our experiences in order to create galaxies of new utopias", she imagines a new use for “silence of communities": to put an end to wanting to prove one's right to fully exist. —Mélissa Chidiac
"KOKOMO CITY", D. SMITH (2023)
Pour les braises de vérité que ces femmes noires trans, soufflent tout le long du documentaire. A travers l’écran, j’ai eu une conversation avec ces femmes, et cette discussion perdure tellement elles ont secoué des endroits de où il n’y avait aucune terre pour faire éclore des réflexions.
For the embers of truth that these black trans women ignite throughout this documentary. Through the screen, I had a conversation with these women, and that conversation endures because they have shaken up places where there was no prior ground for reflection.
"FILLE, FEMME, AUTRE/GIRL, WOMAN, OTHER", BERNARDINE EVARISTO (2019)
Si je devais résumer cet oeuvre magistrale, j’emprunterai au torrent d’une histoire fleuve, un vertige des choix qui influencent les destins, les ancêtres vivant à travers chaque ligne, chaque mot. Dans ce roman, je me suis évadée, j’ai vécu par procuration l’histoire des trois fxmmes noires dont les destins communs ont fusionné avec le mien depuis.
If I had to sum up this masterful work, I would borrow from the torrent of a river story, a dizzying array of choices that influence destinies, ancestors living through every line and every word. Through this novel, I escaped, I lived vicariously through the story of the three black women whose common destinies have since merged with my own.
"LEAVE", SOPHYE SOLIVEAU (2024)
Sa voix soul, aux influences rnb est un écho permanent d’émotions brutes et profondes qui font trembler les sens, comme le tonnerre de sa harpe. Et ce morceau est un rappel que je fais mantra : partir, refuser quand il est encore temps avant de ployer sous une relation, un travail ou une société mortifère.
Her soulful, rnb-influenced voice is a constant echo of raw, deep emotion that shakes the senses like the thunder of her harp. And this track is a reminder of my mantra: get out, refuse while there's still time, before you succumb to a relationship, a job or stultifying society.
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