Gaze Letter N°8 : Florence Montreynaud

 

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Cher·e vous,

Alors qu'on trépigne d'impatience en attendant la sortie de notre troisième numéro, le 3 décembre, je fais un tour sur nos réseaux sociaux. Dans les commentaires féminismo-sceptiques que l'on reçoit à Gaze, on retrouve des choses comme : "Les combats féministes ont déjà été gagnés par vos aînées !" Et sans - ô grand jamais - leur donner raison, je me suis déjà sentie moins dans l'action que les féministes de générations précédentes. Voyez, par exemple, la vie de Florence Montreynaud : En 1971, elle rejoint le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et reprend l'usage de son nom de famille. Non, pas "de jeune fille", son nom, à elle. Florence Montreynaud fonde les "Chiennes de garde" qu'on retrouve en manif depuis 1999, elle écrit des petites bibles militantes dont le salutaire Chaque matin, je me lève pour changer le monde. Une ou deux générations nous séparent, et nos grilles de lecture du monde ne sont pas tout à fait les mêmes. Mais voici ce que j'en tire : nos aînées ont changé leur époque et nous transmettent des armes pour changer la nôtre. Alors, en voyant s'accumuler les invectives misogynes digitales, je remercie nos aînées mais aussi la relève, et celles qui vont contre tout ce qu'on leur a appris. Nous avons encore un bout de chemin à faire, ensemble. —Mélissa Chidiac

Dear you,

As we're excitedly waiting for our third issue to come out on December 3rd, I'm taking a spin on our social media pages. In the usual feminismo-skeptic comments we get at Gaze, we find things like, "Feminist battles have already been won by your elders!" And without - oh, ever - proving them right, I'll admit I have sometimes felt less part of the action than feminists of previous generations. Look at the life of Florence Montreynaud, for example: In 1971, she joined the French Women's Liberation Movement (MLF) and took back the use of her family name. No, not her "maiden" name, her own name. Florence Montreynaud founded a collective that has been attending protests since 1999, and wrote activist books including the incredible Chaque matin, je me lève pour changer le monde (Every morning, I get up to change the world). One or two generations separate us, and the way I read the world might be a little different from theirs, but here's how I see it: our elders changed their time, and keep on giving us the weapons to change ours. So, as I watch this digital flood of misogynistic hatred pass by, I thank our elders, but also their heiresses, and those who go against everything they were taught. We still have a long way to go. Together. —Mélissa Chidiac


"L'ART DE LA JOIE", Goliarda Sapienza (1967-1976)

De cette écrivaine italienne prodigieuse, qui a échoué à se faire reconnaître de son vivant, j’aime toute l’œuvre, et en particulier ce grand roman. L’Art de la joieréussit le tour de force de parcourir toute l’histoire de l’Italie moderne à travers la vie d’une femme, tout en décrivant tout le spectre des possibilités de plaisirs sexuels.

I love all the work of this prodigious Italian writer, who failed to gain recognition during her lifetime, and particularly this great novel. L'Art de la joie (The Art of Joy) succeeds in the challenge of summing up the whole history of modern Italy through the life of one woman, whilst describing the full spectrum of potential sexual pleasures.


"Y'AURA T'IL DE LA NEIGE À NOËL ?", Sandrine Veysset (1996)

J’ai eu beaucoup de mal à n’en choisir qu’un car j’aime toute l’œuvre d’Agnès Varda, de Jane Campion, d’Emmanuelle Bercot, de Pascale Ferran et de bien d’autres. Mais si je ne retiens qu’un film poignant, magnifiquement interprété (par Dominique Reymond), et qui m’a laissé, des années après, le souvenir de son humanité et de sa profondeur, je retiens Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset.

I struggled to choose one because I love the entire work of Agnès Varda, of Jane Campion, Emmanuelle Bercot, Pascale Ferran and many others. But if I were to choose only one heartbreaking film, beautifully interpreted (by Dominique Reymond), and which has left me, years later, with the memory of its humanity and its depth, I would choose Y aura-t-il de la neige à Noël? (Will there be Snow at Christmas?) by Sandrine Veysset.


"NON TU N'AS PAS DE NOM", Anne Sylvestre (1974)

« Non tu n’as pas de nom », de la grande artiste qu’était Anne Sylvestre. Une chanson de 1974 qui a accompagné les luttes féministes pour le droit à l’avortement. Une œuvre magnifique qui allie force, tristesse et sagesse.

“Non, tu n’as pas de nom” ("No, you don't have a name"), by the great Anne Sylvestre. A song from 1974 that accompanied the feminist struggles for the right to abortion. A magnificent work that combines strength, sadness and wisdom.

 

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Clarence Edgard-Rosa