Gaze Letter N°9 : Mirion Malle

 

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Cher·e vous,

"Ne sois pas trop exigeante avec toi-même !!! Svp !!!" Cette bulle extraite de la bande dessinée C'est comme ça que je disparais de la dessinatrice féministe Mirion Malle est restée mon fond d'écran pendant un moment. Tout y est : le passage impromptu du "tu" au "vous" qui me rappelle mon père, lorsqu'il tente de me conseiller mais que son français lui joue des tours, cette mission "réassurance d'un·e amie en détresse" dont nous avons été investi.e.s plus d'une fois et la merveilleuse ironie quand c'est ici l'héroïne de la BD, elle-même au bord du gouffre, qui suggère à son amie de se lâcher la grappe. On le sait, les femmes sont nettement plus nombreuses à se mettre elles-mêmes sous pression, persuadées qu'elles doivent en faire deux fois plus ou aucune erreur ne leur sera pardonnée*. Pouvons-nous relâcher un peu la pression ? Pouvons-nous admettre que chaque jour, nous faisons de notre mieux ? C'est parfois un beau bordel, c'est des rires et des larmes, parfois tout en même temps, et c'est c'est ce qui nous rend humain·es. Comme Mirion Malle, nous avons réuni toutes ces émotions dans notre nouveau numéro, qui sort enfin demain. Elles sont le fruit de rencontres qui nous ont bouleversées, pour vous livrer des histoires qui ne doivent pas disparaître. —Mélissa Chidiac

* Etudes Ipsos 2018 & Fondation Jacob 2018.

Dear you,

"Don't be too hard on yourself!!! Please!!!" This bubble from the comic strip C'est comme ça que je disparais ("This is how I disappear") by feminist cartoonist Mirion Malle was my phone wallpaper for a while. It's all there: the multiple exclamation points to make sure that the message is crystal clear, the "reassurance of a friend in distress" mission that we have all been invested in more than once, and the precious irony when, in this case, it's the heroine of the comic, herself on the edge, who suggests to her friend to be less demanding of herself. Women are much more likely to put pressure on themselves, believing that they have to do twice as much to succeed or that no mistake will be forgiven*. Can we ease up the pressure already? Can we admit that every day, we're doing our very best? Sometimes it's laughter, sometimes tears, sometimes a whirlwind of things, and it's what makes us human. Like Mirion Malle, we have gathered all these emotions in the new issue of Gaze, which is finally coming out tomorrow. They are the products of all the incredible encounters that we made, to bring you stories that should be printed on paper so that they never disappear.
—Mélissa Chidiac

*See studies by Ipsos 2018 & Fondation Jacob 2018


"EYE TO EYE : PORTRAIT OF LESBIANS", JEB (1979)

C’est la photo d’un couple d'amoureuses qui m’a attirée, endormies et blotties, une photo pleine de chaleur et de tendresse qui m'avait beaucoup émue. Le livre est un recueil de portraits de lesbiennes d'un peu partout aux Etats-Unis à la fin des années 70 J'ai l'impression de rattraper la culture qui m'a manqué un peu toute ma vie, ça me donne beaucoup de joie.

It was the photo of a loving couple that attracted me, asleep and snuggled up - a photo full of warmth and tenderness that moved me a lot. The book is a collection of portraits of lesbians from all over the United States in the late 1970s. I feel like I'm catching up with the culture that I had been missing a little bit all my life, it gives me a lot of joy.


"GENERA+ION", Zelda & Daniel Barnz (2021)

C’est une vraie bonne série ado : j'ai eu l'impression de retrouver les émotions que j'avais à cette période de ma vie, et en même temps ça se sent que c'est co-écrit par une ado d'aujourd'hui (c'est une série faite par un père et sa fille). Le show aborde des sujets vraiment sensibles de façon très délicate, très intelligente.

It's a really good teen series: I felt like I was rediscovering the emotions I had at that time of my life, and at the same time it feels like it's co-written by a modern-day teenager (it's a series made by a father and his daughter). The show deals with really sensitive subjects in a very delicate, very intelligent way.


"GO FISH", Rose Troche (1994)

Je suis obsédée par le film Go Fish de Rose Troche, sorti en 1994. C'est l'histoire de Max, une jeune lesbienne cool, et de Ely, qui est un peu moins cool, pas trop son genre. On suit leur romance mais aussi le groupe d'amies : c'est drôle et tendre. Ça m'a absolument renversée, j’ai eu l'impression de me voir, de voir mes amies, nos dynamiques dans un film.

I am obsessed with the film Go Fish by Rose Troche, which was released in 1994. It is the story of Max, a cool young lesbian, and Ely, who is a little less cool, not really her type. We follow their developing romance but also their group of friends: it's funny and sweet. It absolutely blew me away, I felt as if I was watching myself, my friends, and our dynamics on screen.

 

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Clarence Edgard-Rosa