Gaze Letter N°1: Clarence Edgard-Rosa

 

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This is a preview of the Gaze Letter, the cultural newsletter of Gaze Magazine. To receive it every other Thursday in its entirety, subscribe!

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Cher·e vous,

Je ne sais pas vous mais, moi, ce que j'aime le plus en allant chez quelqu'un pour la première fois, c'est découvrir sa bibliothèque. D'abord, c'est le genre à classer ses bouquins par couleur ou par thème ("animaux mythologiques", "city guides", "méthodes pour détruire le patriarcat")? Tonne de romans jaunis ou deux beaux livres de photos à peine touchés? Autrices ou auteurs? Une pile de livres de chevet c'est bavard. Ça dit presque plus d'une personne qu'elle ne voudrait en dévoiler (faites gaffe si vous m'invitez chez vous). C'est pour cette raison - et pour continuer à inonder le monde de regards féminins d'une autre façon que celle qu'on a choisi avec la revue - que cette newsletter est née. Un jeudi sur deux, on vous présentera une invitée qui partagera avec vous ses références culturelles ultimes. Faites par des femmes et personnes non binaires, évidemment. Ensemble, on va vous donner à découvrir assez de livres, séries, films et disques faits par des femmes pour qu'à la fin, on rétablisse un chouïa l'équilibre que l'Histoire a laissé bancal. On va mettre du female gazepartout. Vous êtes prêt·e? Pour la toute première, je vous présente mes propres favoris, histoire de vous présenter le principe et puis, pour qu'on fasse connaissance. Et dès la prochaine Gaze Letter, j'accueillerai ma première invitée : la critique ciné franco-américaine Iris Brey. — Clarence Edgard-Rosa

Dear you,

I don't know about you, but what I love most about going to someone's house for the first time is discovering their bookshelves. First, do they classify they books by color or theme ("mythological animals", "city guides", "methods to destroy the patriarchy")? Tons of yellowed novels or just two barely touched coffee table books? Majority of male of female authors? A stack of bedside books is talkative. It almost says more of a person than they would like to reveal (if you invite me to your place, beware). It is for this reason - and to continue to flood the world with female perspectives in a different way than the one we chose with the magazine - that this newsletter is born. Every other Thursday, we will introduce you to a guest who will share with you her ultimate cultural references. Made by women and non-binary people, of course. Together, we will give you so many books, series, films and records made by women that in the end, we will restore the balance that History has left wobbly. We're going to put female gauze everywhere. Are you ready? For this very first edition, I present my own favorites, as an introduction and also so that we get to know each other a little bit. And in the next Gaze Letter, I will welcome my first guest: the Franco-American film critic Iris Brey. — Clarence Edgard-Rosa


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“THE HITE REPORT ON SHERE HITE”, Shere Hite (2000)

Shere Hite est une sexologue qui ne ressemble à aucune autre. Dans les années 70, elle envoie un questionnaire à des milliers d'américaines pour les interroger sur leur sexualité, et publie un livre qui, notamment, démontre que leur plaisir dépend de tout sauf d'un pénis. Elle subit une telle vague de haine qu'elle renoncera, en 1995, à la nationalité américaine. Ce livre est son autobiographie. Et c'est tout simplement hallucinant.

Shere Hite is a sex therapist unlike any other. In the 70s, she sent a questionnaire to thousands of American women to ask them about their sexuality, and published a book which, among other things, explained that their orgasm depends on pretty much everything except a penis. She suffered such a wave of hatred that in 1995 she renounced American nationality. This book and her autobiography. And it's just iconic.


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“LITTLE FIRES EVERYWHERE”, Liz Tigelaar (2020)

D'abord, Reese Witherspoon. Ajoutez à ça Kerry Washington. Ensuite, essayez un peu d'oublier ce casting de rêve et dites-vous juste que cette série raconte avec une finesse et une honnêteté (à mes yeux) inégalées, ce qu'est le statut de mère, ce qu'il fait de nous. Et ce que nos privilèges et nos failles nous enjoignent à faire pour survivre, quand on en est une.

First, Reese Witherspoon. But also: Kerry Washington. But try to forget about this dreamy duo for a second and hear me out: this series depicts with unmatched subtlety and honesty what motherhood is, what it does to us. And what our privileges and weaknesses make us to do to survive, when we are mothers.


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“BRICKS ARE HEAVY”, L7 (1992)

J'ai écouté cet album quand j'étais jeune et très énervée. J'ai continué à l'écouter quand j'étais un poil plus adulte et à peine plus calme. Il m'a accompagnée nuits et jours dans l'écriture de mon premier livre. Je l'écoute en ce moment même. Ces filles, les L7, m'accompagnent comme des fantômes badass qui me donnent exactement la force qui me manque quand j'en ai besoin. Ecoutez “Shitlist” et montez le son: tout va bien.

I listened to this album when I was young and super angry. I continued to listen to it when I was a bit older and barely calmer. It accompanied me night and day in the writing of my first book. I'm listening to it right now. These girls, the L7s, accompany me like badass ghosts who give me exactly the strength I lack when I need it. Listen to “Shitlist” and turn up the volume: everything is fine.


 
 
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