Gaze Letter N°2: Iris Brey

 

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Cher·e vous,

Il n'y avait pas meilleure première invitée pour la Gaze Letter que l’autrice et universitaire Iris Brey. Cinquante ans après que la critique ciné américaine Laura Mulvey ait théorisé le principe de “male gaze” au cinéma (c’était en 1975), elle dresse les contours de ce que pourrait être le “female gaze”, dans son livre Le Regard Feminin (L’Olivier, 2020). En la lisant, on comprend que mieux représenter les femmes à l’écran n’est pas une question d’ovaires mais d’intention : c’est choisir de montrer les femmes avec empathie, choisir de se mettre à leur place. Je n'irai pas jusqu’à dire que ce sera facile — oh que non — mais que si on s’y colle, une révolution du regard est plus que jamais possible. Laissons-nous guider par Iris Brey... — Clarence Edgard-Rosa

Dear you,

There couldn't be a better guest for the first Gaze Letter than author and scholar Iris Brey. Fifty years after the American film critic Laura Mulvey theorized the principle of “male gaze” (in 1975), she draws the outlines of what could be the “female gaze”, in her book Le Regard Feminin (L’Olivier, 2020). Reading it, we understand that better representing women on screen does not depend on wether you have ovaries or not, it’s a matter of intention: it’s about choosing to show women with empathy, to put yourself in their shoes. I won't go so far as to say that it will be easy - oh, no - but that if we really put our minds to it, a revolution in the gaze is possible. Let's start it with Iris Brey's three ultimate recommandations. — Clarence Edgard-Rosa


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“NOMADLAND”, Chloé Zhao (2020)

Frances McDormand est de quasiment tous les plans du film. Elle incarne cette femme vagabonde, endeuillée, qui cherche sa place. Les corps de femmes en mouvement m'émeuvent, et celui ci tout particulièrement, parce que c'est un corps de femme âgée, pauvre et meurtrie que Zhao filme à juste distance. 

Frances McDormand is in almost every shot in the film. She embodies this wandering, bereaved woman who is looking for her place. The bodies of women in motion move me, and this one in particular, because it is the body of an elderly woman - poor and bruised - that Zhao films from a distance. 


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“MRS. AMERICA”, Dahvi Waller (2020)

Enfin une série où l'on voit des femmes réfléchir, débattre, échanger ! Elles sont toutes politisées. La série prend le temps de mettre en scène comment une pensée se met en mouvement et comment la sororité est une arme politique.

Finally a series where we see women thinking, debating, exchanging ! They are all politicized. The series takes the time to stage how a thought is set in motion and how sorority is a political weapon.


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“POUR LA PEAU”, Emmanuelle Richard (L'Olivier, 2016)

Je viens de finir ce livre qui raconte une passion dévastatrice, une expérience que l'autrice décrit de manière phénoménologique, en s'attardant sur ce que sa chair traverse. En découvrant les mots d'Emmanuelle Richard, j'ai pensé évidemment à Annie Ernaux pour le côté limpide et tranchant des phrases, à Despentes pour son côté contemporain qui bouscule. C'est vraiment très beau.

I have just finished this book which tells of a devastating passion, an experience that the author describes in a phenomenological way, by dwelling on what her flesh goes through. By discovering the words of Emmanuelle Richard, I obviously thought of Annie Ernaux for the limpid and sharp side of the sentences, and of Despentes for its contemporary side which jostles. It's really beautiful.


 
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Clarence Edgard-Rosa