Gaze Letter N°4: Margaux Brugvin

 

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Cher·e vous,

On n'a pas tous·tes eu le déclic tout de suite. A l'école, on nous parlait des "grands hommes" mais peu ont tiqué sur l'absence totale de noms de femmes parmi les kilotonnes de noms d'hommes de nos leçons d'histoire, de français, de géo et de philo. L'absence de parité était tellement présentée comme normale, voire naturelle, que pour la plupart d'entre nous - y compris moi - le déclic n'a eu lieu que bien plus tard. J'ai attendu mes 15 ans pour avoir cette épiphanie. Mon prof de philo m'a seulement dit qu'il n'y avait "pas de femmes philosophes" (précisant "à part Hannah Arendt") et, m'invitant à me calmer, a demandé que l'on revienne aux "vrais sujets". Margaux Brugvin, elle, a eu cette épiphanie alors qu'elle était étudiante à l'Ecole du Louvre, à Paris. Zéro artiste femme au programme en cinq ans. Zéro. Une fois diplômée, cette merveilleuse créatrice de contenu a décidé de rectifier le tir par tous les moyens, en commençant par des vidéos dans lesquelles elle replace les femmes artistes au rang de "vrais sujets". —Clarence Edgard-Rosa

Dear you,

We didn't get it right away. At school, we were told of the "great men" but few of us quirked on the total absence of women's names among the tons of men's names in our history, English, geography and philosophy lessons. The lack of parity was considered so normal, if not natural, that for most of us - including me - it didn't notice it until much later. I waited until I was 15 to have this epiphany. My philosophy teacher told me that there were "no women philosophers" (specifying "apart from Hannah Arendt") and, inviting me to calm down, asked that we come back to the "real topics". Margaux Brugvin had this epiphany when she was an art school student in Paris. Zero female artist were mentioned in 5 years. Zero. Once graduated, this wonderful content creator decided to fix the problem by all means, and started with videos in which she put women artists back to the rank of "real topics". Clarence Edgard-Rosa

 
 

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“LA FEMME GELÉE”, Annie Ernaux (1981)

Il y a six ans, je me suis rendue compte qu'il y avait uniquement des romans d'hommes dans ma bibliothèque. J'ai décidé de ne lire que des autrices pendant un an, juste pour rééquilibrer la balance. Ce livre est le premier et il a changé ma vie. Avec Annie Ernaux, pour la première fois, j'entendais la voix d'une femme. C'était une véritable révélation : l'expérience féminine est un matériau littéraire valable. Une foule d'impensés prennent progressivement forme dans mon cerveau à chaque nouvelle page.

Six years ago, I realized that there were only novels written by men in my bookshelves. I decided to only read female authors for a year, just to balance the scales. This book is the first one and it changed my life. With Annie Ernaux, for the first time, I heard the voice of a woman. It was a real eye-opener: the female experience is valid literary material. A ton of new concepts take shape in my brain with each new page I read.


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“I MAY DESTROY YOU”, Michaela Coel (2020)

J'ai dû faire plusieurs pauses en la regardant parce que les thèmes abordés [viol, dépression, drogue, ndlr] sont très douloureux. Je n'ai jamais vécu aussi intensément une série. C'est absolument juste, hyper complexe, et puis très, très beau. 

I had to take several breaks while watching it because the topics [rape, depression, drugs, editor's note] are very painful. I have never experienced a series so intensely. It's absolutely fair, super complex, and then very, very beautiful.


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“UN AMOUR IMPOSSIBLE”, Catherine Corsini (2018)

J'ai mis très longtemps à regarder ce film. Le titre, l'affiche et les acteur·ices me laissaient penser que c'était une histoire d'amour bien niaise. Et puis j'ai vu d'autres films de Catherine Corsini et j'ai compris que ça ne pouvait pas être le cas. Je ne spoile rien (même si le film mériterait plusieurs trigger warnings) mais c'est un film nécessaire, que tout le monde devrait voir.

It took me a very long time to watch this film. The title, the poster and the actors led me to think it was a very silly love story. And then I saw other Catherine Corsini films and I understood that it could not be the case. I won’t spoil anything (although it does need several trigger warnings) but it is an important film that everyone should watch.


 
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Clarence Edgard-Rosa