Gaze Letter N°5: Odile Gautreau

 

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Cher·e vous,

Nous sommes en 2021 et pour désigner les corps féminins qui s’éloignent d’une taille zéro, on utilise encore l’adjectif « rond ». Mais rond par rapport à quoi, au juste ? Un bâton ? L’autre terminologie, apparue à l’aune du mouvement « body positive » au début des années 2010, c’est « plus size ». Et celle-là, même les personnes les mieux intentionnées, rencardées sur les enjeux féministes de la décennie, l’utilisent. On a donc tôt fait d’oublier que la taille la plus fréquente chez les femmes françaises n’est pas un 34 fluet mais un 40 ; les américaines, elles, font en moyenne du 44. C’est la raison pour laquelle Odile Gautreauaimerait qu’on arrête fissa d’utiliser le terme « plus size » : cette mannequin et activiste féministe française, rousse et métisse, n’est pas « plus », elle est… normale. Bien consciente que les images, et celles qui les peuplent, façonnent notre conception de ce qui est « beau », de ce qui est « normal », elle considère chaque photoshoot comme un acte politique. Alors évidemment, sur la table de chevet, que des oeuvres qui secouent les représentations. —Clarence Edgard-Rosa

Dear you,

It's 2021 and we are still using the adjective "curvy" to designate female bodies which differ from a size zero. But curvy in relation to what, exactly? A stick? The other term, which appeared in the wake of the "body positive" movement in the early 2010s, is "plus size". Even the most well-intentioned people, well-aware of the feminist issues of the decade, use that one. Which is why it's so easy to forget that the most common size for French women is not a size 6 but a size 10; the average American women is a size 16. Odile Gautreau would therefore like us to stop using the term "plus size": the French model and feminist activist, a redhead and mixed-race, is not "plus", she is... normal. Well-aware that images, and those who populate them, shape our conception of what is "beautiful", of what is "normal", she considers each photo-shoot as a political act. So obviously, on her bedside table, you'll only find things that shake up representations. —
Clarence Edgard-Rosa


"WE SHOULD ALL BE FEMINISTS", Chimamanda Ngozi Adichie (2014)

Ce livre m'a énormément inspiré, et je pense que le titre parle de lui-même ; dans cet essai, Chimamanda Ngozi Adichie expose l'importance de la déconstruction des normes de genre et pourquoi il est important d'inclure les hommes dans les discussions sur la condition féminine.

This book has inspired me enormously and I think the title speaks for itself; in this essay, Chimamanda Ngozi Adichie discusses the importance of deconstructing gender norms and why it is important to include men in discussions about the status of women.


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“THE WATERMELON WOMAN”, Cheryl Dunye (1996)

Construit entre fiction et documentaire, Cheryl Dunye questionne dans son film l'invisibilisation des femmes noires (et queer) à Hollywood. Ce film, qu'on peut même qualifier de comédie romantique, m'a beaucoup marquée parce qu'il expose clairement la nécessité de représentation des minorités discriminées, mais aussi parce qu'il parle d'oppression sans jamais évoquer le prisme de la souffrance et du traumatisme. 

Somewhere between fiction and documentary, in this film, Cheryl Dunye questions the invisibilization of black (and queer) women in the Hollywood film industry. This feature film, which can even be described as a romantic comedy, showed me a lot because it clearly exposes the need for the representation of discriminated minorities, but also because it addresses oppression without ever evoking the prism of suffering and trauma.


“IL VENAIT D'AVOIR 18 ANS”, Dalida (1973)

A l'aube de la libération sexuelle des femmes, je trouve remarquable que Dalida ait chanté l'amour entre une "cougar" et un homme plus jeune. D'autant plus que l'on sait maintenant qu'elle chantait en réalité sa propre histoire d'amour ; une histoire qui finit mal, après un avortement clandestin qui l'a rendu stérile.

At the dawn of women's sexual liberation, I find it remarkable that Dalida sang about the love between a "cougar" and a younger man. Especially since we now know that she was actually singing her own love story; a story that ends badly, after an illegal abortion that made her sterile.

 
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Clarence Edgard-Rosa